Bonjour à tous,
Dans la panoplie des douleurs musculaires, les courbatures et les contractures constituent le dernier stade avant les pathologies relevant de la traumatologie.
Le sportif est confronté à tout une panoplie de problèmes musculaires plus ou moins gênants. Il y a, par ordre croissant de gravité : la crampe, la courbature, la contracture, l'élongation, la déchirure, le claquage et la rupture. Les quatre derniers cas relèvent de la traumatologie, puisque la structure musculaire est lésée selon un degré croissant ». C'est par ces mots que Jean-Baptiste Wiroth, chercheur en physiologie de l'exercice, entame un exposé consacré aux crampes et autres pathologies musculaires rencontrées par le sportif. Nous allons nous intéresser aux courbatures et aux contractures, les stades suivants étant seulement le résultat d'atteintes plus ou moins graves, consécutives à un choc, une chute ou un effort trop violent. Il convient dans un premier temps de faire la distinction entre ces deux problèmes. Une courbature dont les symptômes sont proches de ceux de la crampe est le résultat d'un effort inadapté, par son intensité ou sa durée. Elle se traduit par le durcissement de la zone douloureuse et apparaît quelques heures après l'entraînement. Elle s'intensifie le lendemain puis disparaît progressivement. Une contracture est, quand à elle, plus douloureuse et tarde à s'estomper. L'étirement du muscle endolori se révèle problématique.
@ Ce qu'il faut faire:> Prendre un relaxant musculaire en traitement d'appoint.
> Recourir aux compétences d'un masseur, qui saura détendre et drainer le muscle.
> Prendre une douche chaude.
> Boire régulièrement avant, pendant et surtout après la course ou l'entraînement.
> Consulter un médecin si les contractures sont invalidantes et/ou si elles ne disparaissent pas au bout de quelques jours.
@ Petit éclairage de Mr Wiroth Jean-Baptiste:(coach manager spécialisé en sport. Bon connaisseur du cyclisme, il énumère les règles d'or qui permettent d'éviter contractures et courbatures.)
Quelle est la différence entre contracture et courbature ?Les courbatures sont des douleurs musculaires bénignes induites par un entraînement inhabituel. Le pic de douleur apparaît généralement entre 24 et 48 heures après la fin de l'exercice. A la palpation, le muscle est relativement souple. Les contractures sont des contractions musculaires douloureuses et récalcitrantes. A la palpation, le muscle est dur. Elles surviennent à l'issue d'un entraînement inadapté : échauffe-ment mal conduit, effort trop intense, matériel inadéquat.
Que faire lorsqu'un cycliste a des courbatures ? Ou des contractures ? Quels sont les meilleurs moyens de les soulager ?Le traitement des courbatures se fait essentiellement par le repos durant les trois jours qui suivent l'exercice courbaturant. Le processus d'élimination des courbatures peut être accéléré par un bain chaud (avec huiles essentielles de ravensare, et de lavande), suivi d'une douche fraîche et d'étirements doux. Le traitement d'une contracture nécessite tout d'abord un arrêt complet de la pratique sportive pendant 4 à 7 jours. Les massages, l'application locale de froid, ou un traitement myorelaxant contribueront à faire disparaître une contracture. En cas de fortes douleurs, l'utilisation d'analgésiques peut être envisagée pour les courbatures comme pour les contractures. Par ailleurs, le fait d'assurer une bonne hydratation corporelle va contribuer à faciliter le processus de récupération. De la même manière, la consommation de protéines de manière adéquate (1,5 gramme de protéine pure/kg de poids corporel/jour) va optimiser la régénération musculaire, en particulier si vous consommez une ration protéine-énergétique juste après la séance.
Existe-il des moyens de les prévenir ? Lesquels ? D'abord réchauffement: l'élévation de la température musculaire permet d'améliorer la souplesse musculo-articulaire et de limiter l'ampleur des problèmes musculaires. Avant tout effort physique important, il est donc essentiel de bien s'échauffer.
Ensuite, la progressivité: il faut s'entraîner avec progressivité surtout en cas d'utilisation de nouveau matériel (cadre, selle, pédales...). Il faut agir de même si vous prenez part à une acti-
vité sportive inhabituelle (course à pied, musculation, ski alpin...). La progressivité est d'autant plus importante à respecter que vous êtes peu entraîné dans ladite activité.
Puis l'entraînement spécifique: il faut se préparer spécifiquement en amont. En effet, le muscle va rapidement s'adapter aux contraintes que vous lui soumettrez. Ainsi, si vous décidez de faire une semaine de ski alpin fin février, songez à faire des mouvements tels que « l'assis sans chaise » ou des multibonds au rythme de 2 à 3 séances par semaine. De cette façon, vous débuterez votre semaine de ski dans de meilleures conditions.
Enfin, les étirements: le manque de souplesse musculaire semble aussi prédisposer à l'apparition des problèmes musculaires. Par conséquent, le fait de pratiquer régulièrement des mouvements d'assouplissement permet de diminuer la raideur musculaire et donc de limiter l'apparition des courbatures ou autres contractures.
Y a-t-il des zones particulièrement exposées ?Les muscles les plus exposés sont ceux qui travaillent de manière intensive. En cyclisme, les quadriceps sont particulièrement sollicités en particulier pour ceux qui pédalent « en piston », et qui ont par conséquent une technique de pédalage déficiente. Ainsi, l'amélioration de la gestuelle induira une meilleure répartition du travail sur les différents groupes musculaires impliqués dans le pédalage et permettra ainsi de limiter les phénomènes de courbature ou de contracture. Bien entendu, en cas de chute à vélo, courbatures et contractures sont à envisager.
Peut-on rouler sur une contracture ou sur une courbature ? Ou faut-il attendre que les douleurs aient totalement disparu avant de reprendre l'entraînement ?Il est vivement déconseillé de forcer sur une douleur musculaire car cela peut conduire à une aggravation du problème (déchirure, voire claquage). Il est donc fortement recommandé d'observer une période de repos tant que la douleur est présente. Une activité physique douce peut être envisagée si les douleurs ne sont pas trop fortes (marche, natation, pédalage souple...)