Depuis neuf ans, la France courait après un titre mondial en relais. C’est fait ! Sous la pluie de Val Di Sole (la vallée du soleil), l’équipe de France avec Peraud, Jouffroy, Leboucher et Vuillermoz s’est imposé de manière magistrale devant les Suisses, vainqueur des deux dernières éditions. A domicile, les Italiens sont troisième. Les Mondiaux ne pouvaient pas mieux commencer.
« Vous êtes champions du monde, c’est historique pour la France ! » Sur la ligne d’arrivée, Yvon Vauchez le sélectionneur national ne cachait pas sa joie. Du début à la fin, le relais par nation s’est déroulé de manière idéale pour les Français. Alors que Jean – Christophe Peraud, nouveau membre du relais depuis les championnats d’Europe victorieux n’hésitait pas à confier : « Nous ne sommes pas favoris. Les Suisses, en revanche le sont », il boucle le premier relais en tête.
Il avouera : « Je suis content de voir que je peux rouler plus vite qu’un gars comme Vogel qui a gagné la dernière manche de la Coupe du monde. Même si j’ai encore beaucoup de mal sur les départs. » Derrière, Arnaud Jouffroy fait parler la science du cyclocross man sur une boucle glissante et ou certaines parties devaient se faire en courant. Le jeune homme de La Pomme Marseille ne lâche rien face à ses petits camarades, ce qui permet à Leboucher de s’élancer en tête dans le troisième relais. Habituellement, le relais donne lieu à d’incessants mouvements en tête de course. Mais pas là. La France mène sa barque avec expérience, le comble pour une équipe composée un peu à l’improviste avant les Championnats d’Europe, il y a six semaines. Pour la championne de France, l’objectif est de gérer l’avance. A bloc dans les montées et pas de risque inutile dans les descentes. Mais rien n’est gagné. Derrière, la Suisse a prévu Nino Schurter en dernier relayeur. Alors gare.
Alexis Vuillermoz, un peu tendu par l’enjeu s’élance en tête devant la plupart de l’équipe de France réunie pour assister à ce premier sacre. Et sur le portique d’arrivée, les minutes s’égrènent. Toujours pas de pilote au maillot frappé de la croix blanche. Avec un débours de plus de deux minutes, le leader de la Coupe du monde des espoirs doit sortir le grand jeu pour espérer un troisième titre d’affilée. Il n’en sera rien. Vuillermoz sort le grand jeu.
Sur pas mal d’endroits du circuit, des membres du groupe France renseignent le Franc Comtois. Et comme prévu, après le titre européen, l’équipe de relayeurs réalisent ce qu’aucune équipe n’a réalisé jusqu’à présent : Champion du monde ! Pour Vauchez, cette équipe a su « créer une osmose. Chacun courait pour les autres et ils s’en sont trouvés plus fort. Cette victoire devrait faire du bien aux coureurs, au staff et mettre tout le monde en confiance. » En ouverture des Mondiaux de Val Di Sole, cette victoire apparaît comme un symbole fort. En 2005 à Livigno, Cédric Ravanel voltigeait en tête dans le dernier tour avant qu’il ne crève et voit ses chances ruinées.
Et surtout, même si les athlètes se sont refusés à mélanger le sport avec la politique, le titre mondial doit faire grincer quelques dents du côté d’Aigle alors que la Fédération française vient d’être suspendue par l’Union cycliste internationale (suite aux conflits qu’ils les opposent à propos du Pro Tour et ASO). Demain les Mondiaux continuent avec les juniors (10h30) et moins de 23 ans dames (13 heures).